Un premier envoi de Frères est réalisé en 1868 à la demande des Pères Jésuites. Cinq frères arrivent à Ghazir et trois autres à Beyrouth pour y rester durant sept ans. Frère Louis-Marie, deuxième Supérieur Général, qui les avait envoyés, les rappelle en 1875.
Un second envoi est réalisé vingt ans plus tard, en 1895, par le Frère Théophane, quatrième Supérieur Général, soucieux d’ouvrir des terres d’accueil aux Frères que le Gouvernement français anticlérical chassait de l’enseignement en France.
En 1895, cinq Frères arrivent à Antoura chez les Pères Lazaristes et cinq autres en 1896 chez les Pères Jésuites à Beyrouth. En 1903, quarante frères résident déjà au Liban. Cette même année, le nombre de frères étrangers double dans tous les pays du Proche-Orient. Ils sont répartis dans les séminaires chez les Arméniens de Bzommar, les Maronites de Kfarhay, les Pères Capucins de Tartous, les Pères Carmes d’Alexandrette, les Pères Jésuites du Caire et Alexandrie (en Égypte), les Pères franciscains à Alep (en Syrie) et les Pères Carmes à Bagdad (en Irak).
Les Frères ouvrent leurs propres écoles au Liban : à Jounieh en 1899, à Achkout et Amchit en 1900, à Saïda, Batroun, Deir el Qamar et Zahlé en 1904. Devant le nombre et le succès, le « secteur » Proche-Orient devient « Province » en 1908. En 1914, la Province Mariste compte 123 Frères qui enseignent 2400 élèves.
En 1900, Les Frères Maristes ouvrent une école à Amchit, dans la maison de M. Yazbeck Lahoud.
En 1903, la maison Mariste d’Amchit est construite par l’ingénieur de la congrégation, Frère Vénérand, sur un terrain, dont une partie achetée et une autre offerte par Père Pierre Karam.
Portant le nom de « Notre Dame du Liban », cette maison sert de centre de formation des Frères, avec six novices au départ, et d’une école gratuite pour les enfants de la population locale.
Cette même année, 1903, connait l’arrivée massive à Amchit, de quarante jeunes frères, expulsés de France suite à la loi Combes qui interdit l’enseignement aux congrégations religieuses.
Amchit et son entourage connaissent alors une période d’échange et de convivialité avec ces missionnaires qui partagent avec les gens de la région une vie simple et variée. Les Frères ne sont pas seulement des enseignants, mais surtout des éducateurs et des témoins. On vient de tous les côtés pour les consulter et pour apprendre les différents métiers qu’ils exercent: cordonnerie, menuiserie, taille des arbres, implantations de greffes…
Ces échanges et cette vie commune provoquent la naissance des premières vocations maristes libanaises. Durant la guerre 1914-1918, la communauté compte déjà quatorze frères libanais. Comme l’afflux des jeunes frères français continuait, cette période est appelée Âge d’or au niveau du développement de la communauté qui atteint le nombre de 116 frères.
En 1907, la maison d’Amchit ne peut plus répondre aux besoins des parents qui cherchent à confier l’éducation de leurs enfants aux Frères. Père Pierre Karam offre alors un terrain à Jbail pour ouvrir une nouvelle maison mariste, l’actuelle «Notre-Dame de Lourdes».
Le 5 octobre 1908, « Notre-Dame de Lourdes ouvre ses portes à 130 élèves dont 40 internes. Le rayonnement s’élargit ; les enfants venant à pied des villages plus ou moins lointains de Jbail se voient confiés à des instituteurs compétents en enseignement, éducateurs pieux et dévoués, évangélisateurs et vrais témoins.
1914-1918 : Pendant la première guerre mondiale, les Frères sont réquisitionnés et expulsés. La maison de Jbail est occupée par l’armée ottomane pendant les quatre ans de guerre. En y revenant en 1919, les Frères la trouvent toute délabrée, les portes et toutes boiseries brûlées, servant à chauffer les soldats pendant l’hiver, les murs et les locaux livrés à la saleté. La restauration est entamée, et à la rentrée d’octobre 1919, le Collège rouvre ses portes pour accueillir 247 élèves.
1939-1943 : Un nouveau coup dramatique est porté à la Province Mariste : les Frères sont obligés de rentrer en Europe, appelés sous les drapeaux. Le Frère Pierre-Julien, incorporé à l’armée française, est nommé à un poste à la citadelle de Jbail d’où il continue à diriger l’école. Le nombre de Frères diminue à cause de la guerre. En 1943, il ne reste plus que soixante-huit Frères.
1975-1990 : La guerre libanaise constitue une nouvelle épreuve aux deux maisons d’Amchit et de Jbail qui se trouvent contraintes à accueillir des déplacées. Cependant ceci n’a pas empêché la direction d’assurer l’enseignement à ses élèves pendant les jours d’accalmie.
Malgré les guerres et la situation économique peu favorable, les deux maisons maristes continuent à se développer. Le nombre croissant d’élèves nécessite la construction de nouveaux locaux.
En 1991, les travaux de restauration de la maison d’Amchit sont terminés, le cycle complémentaire y est transféré, libérant les locaux qu’il occupait à Jbail.
À la même année, le 6 juin, à l’occasion de la fête du Bienheureux Fondateur, on assiste à l’inauguration du cycle secondaire.
Depuis, Notre-Dame de Lourdes Jbail accueille les élèves des cycles Maternelle et Primaire (de la PS1 jusqu’en 6è) alors que le Collège d’Amchit accueille les élèves du complémentaire et du secondaire.